De l’ordre dans la bataille du tri

Strasbourg Eurométropole, une longueur d'avance en matière d'Economie Solidaire et de développement durable

Un article des DNA du 18/03 :
L’Eurométropole lance la chasse aux conteneurs de récupération, destinés aux textiles et aux chaussures usagés, installés de façon « sauvage » sur son territoire. Des collecteurs labellisés seront mis en place dans l’espace public.

La concurrence fait rage et devient de plus en plus féroce dans le secteur de la collecte de textiles (vêtements, linge de maison et chaussures). Au point que poussent de plus en plus de conteneurs sans autorisation dans l’espace public de l’Eurométropole de Strasbourg. À l’heure actuelle, leurs propriétaires échappent à tout contrôle. Au grand dam des associations caritatives de type Emmaüs ou Armée du Salut qui dénoncent une concurrence déloyale. La question avait été mise sur le tapis il y a plus d’un an, lors de la campagne des municipales [ DNA du 1er février 2014].

Ce phénomène, qui tend à se répandre dans l’agglomération, engendre des pertes pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Ces derniers cherchent à créer de l’emploi, pendant que la concurrence « sauvage » ne vise que le profit, selon eux. « Ces opérateurs assèchent les capacités des associations de fournir aux plus modestes les moyens de pouvoir s’habiller », relève Robert Herrmann, le président de l’Eurométropole de Strasbourg.
Compétente en matière de collecte et d’élimination des déchets sur l’ensemble de son territoire, la collectivité a décidé de réagir. Et de faire cesser en particulier « ce désordre », selon l’expression de Robert Herrmann. Soucieux « d’apporter de la transparence et de réguler le marché », l’exécutif a choisi de lancer un appel à projets et à candidatures. Le point sera débattu vendredi en conseil de l’Eurométropole.
L’objectif est de continuer à réduire les déchets, en réorientant les objets qui sont aujourd’hui jetés dans les bacs d’ordures ménagères vers le réemploi, permettant ainsi le prolongement de la durée de vie des objets. Sont visés bien entendu les textiles d’habillement, mais pas seulement. Le bric-à-brac et le matériel informatique entrent également dans ce champ.
L’enjeu est aussi de contribuer au soutien des structures à vocation sociale. Car, Strasbourg est « pionnière en la matière », rappelle Robert Herrmann.
À la rentrée débuteront les rencontres avec les représentants des communes de l’Eurométropole et des quartiers de Strasbourg pour la mise en œuvre du projet. Des conteneurs labellisés « Eurométropole » pourront dès lors fleurir sur l’espace public. Aux maires alors de prendre leurs dispositions pour faire disparaître les objets indésirables